Vieilles bobines #2 : Starship Troopers
Voici le deuxième article de la rubrique Vieilles Bobines portant sur un film sorti il y a de cela un bon paquet d'années. Voir le premier article consacré à Furyo.
Pour cette fois on change de sujet avec un film qui derrière ses grands airs de film sous testostérone se révèle être une énorme satire du patriotisme américain.
Le film dont je vous parle est Starship Troopers de Paul Verhoeven sorti début 1998 en France.
L'histoire
Dans un futur assez lointain la Terre est menacée par des insectes extraterrestres. Pour lutter, un maximum de terriens sont poussés à combattre. D'ailleurs c'est seulement en faisant leur service militaire que les civils peuvent devenir des citoyens et ainsi pouvoir participer à la vie politique ainsi qu'à accéder à de nouveaux postes. Au début du film le spectateur suit quelques étudiants qui vont tous s'engager dans l'armée mais à des postes bien différents. Suite à une attaque des Insectes, une énorme quantité de soldats va être amenée à combattre ceux-ci sur leur propre planète. Ils vont découvrir toutes les horreurs de la guerre devant ces ennemis immenses et sans pitié.
Le scénario remplit parfaitement le rôle du classique "gentils américains (terriens en l'occurence) qui combattent les méchants ennemis". Et cet esprit patriotique misant tout sur la toute puissance de l'armée va durer tout le film. Mais contrairement au livre dont il s'inspire (qui fait l'éloge d'un Etat militaire) le film de Paul Verhoeven critique justement ce patriotisme. Et ce à travers des propagandes de recrutement volontairement très très exagérées, les écoles qui idéalisent ce type de gouvernement et les personnages stéréotypés à mort. Entre l'instructeur balaffré qui inculquent les valeurs patriotiques à ses hommes, les terriens qui sont persuadés qu'ils sont les gentils et les insectes les méchants ou encore ce jeune soldat qui va vouloir gravir les échelons pour servir au mieux sa nation. Le racismes et l'inégalité entre les sexes est oublié au profit d'une planète Terre soudée contre l'Ennemi. C'est toute la société américaine qui est critiquée. D'ailleurs le film a été vivement critiqué aux Etats Unis.
Même si le specteur se range naturellement du côté des Terriens, il est assez intelligent pour comprendre que la véritable menace c'est l'humain lui-même. C'est l'humain qui commence à attaquer des Insectes et qui pourtant se persuade de bien faire sans jamais se remettre en question.
Si l'on débranche son cerveau on a affaire à un film d'action rempli d'effets spéciaux de grande qualité pour l'époque (mais qui aujourd'hui font kitch) et qui comporte de nombreuses batailles qui reprennent volontairement celles ayant eu lieu au cours du dernier siècle. Le film nous quitte alors que l'affrontement est loin d'être terminé pour montrer jusqu'à quel point l'homme est prêt à tout par accomplir ce qu'il croit (à tord) juste.
Un film qui se range dans la catégorie culte. L'intérêt est de passer un bon moment lors de batailles épiques tout en analysant les critiques de la société américaine lancées plus ou moins explicitement durant les deux heures de film.
